Une campagne de sensibilisation aux accidents avec exposition au sang (AES) via une affiche intitulée « AES, il suffit d'une fois », à destination des établissements de santé, informe les soignants des risques réels de tels accidents. Une fois encore, pas question de minimiser, voire de banaliser les risques. Le rappel des bonnes pratiques s'impose à tous car « Ensemble, agissons pour réduire les risques ».
Près de 55 000 personnes sont victimes chaque année d’accidents d’exposition au sang (AES) (1), accidents définis comme tout contact avec du sang ou un liquide biologique contenant du sang et comportant soit une effraction cutanée (piqûre, coupure) soit une projection sur une muqueuse ou sur une peau lésée.
Pour sensibiliser les professionnels de santé des risques réels de tels accidents, le Snitem , l'Ordre National des Infirmiers , la Fédération de l'Hospitalisation Privée, la Société Française de Biologie Clinique (SFBC), la Société Française d’Hygiène Hospitalière (SF2H) et le GERES ont lancé en mai dernier une campagne de sensibilisation sur la prévention des accidents d’exposition au sang (AES). La question de la prévention des blessures par objets tranchants chez les professionnels de santé, notamment des infirmiers particulièrement exposés, est est en effet au coeur des priorités publiques .
La majorité des AES correspond à des piqûres, et 44,5% des accidents percutanés surviennent au cours d’actes infirmiers
Il est en effet indispensable de continuer à sensibiliser les professionnels de santé sur la conduite à tenir après AES ; une conduite qui doit être connue de tous. Ces recommandations sont notamment rappelées dans une circulaire du ministère de la Santé visant à mettre en place un dispositif permanent garantissant la possibilité d’un accès à une prophylaxie contre le VIH dans un délai court quel que soit le lieu et le mode d’exercice - public, privé ou libéral - de la personne victime d’une exposition importante à du sang potentiellement contaminant.
Cette affiche « AES, il suffit d’une seule fois », support de la campagne de sensibilisation sera ainsi distribuée dans les établissements de santé. Rappelons que les accidents d’exposition au sang font partie des risques professionnels les plus graves dans le domaine de la santé. La majorité des AES correspond à des piqûres, et 44,5% des accidents percutanés surviennent au cours d’actes infirmiers. Certaines procédures et gestes peuvent limiter les risques de survenue d’AES tout autant que l’utilisation d’un matériel sécurisé pour les piqûres.
Vrai ou faux ?
Il y autant d'AES que d'accidents corporels de la circulation routière : VRAI
- nombre d'accidents corporels suite à un accident de la route : 57 522*
- nombre d'AES : 55 373**
* - Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière. La sécurité routière en France. Bilan de l’accidentalité de l’année 2016 ; p8 : DOI
** - 3111 structures hospitalières en France, 55 373 AES par an. Sources : extrapolation - Les établissements de santé, Panorama de la Drees, Edition 2016 ; p10.
Sur le site du SNITEM, vous retrouverez une page dédiée intitulée « Accident d'exposition au sang : le point ! » Définition, répartition, rappel des précautions standards, conduite à tenir en cas d'AES… autant d'informations indispensables à connaître. Les précautions standards sont celles, actualisées (juin 2017), de la SF2H rappelant les procédures en vigueur (chapitre 5) :
- pour les soins utilisant un objet perforant : porter des gants de soins, utiliser les dispositifs médicaux de sécurité mis à disposition et après usage :
- ne pas recapuchonner, ne pas plier ou casser, ne pas désadapter de la main ;
- si usage unique : jeter immédiatement après usage dans un conteneur pour objets perforant adapté, situé au plus près du soin, sans dépose intermédiaire, y compris lors de l'utilisation de matériel de sécurité ;
- si réutilisable : manipuler le matériel avec précaution et procéder rapidement à son nettoyage et sa désinfection.
- pour les soins exposant à un risque de projection/aérosolisation, porter des équipements de protection individuelle de manière adaptée (protection du visage, de la tenue, port de gants si peau lésée) ;
- mettre en œuvre des procédures et des techniques limitant les risques d'AES ou à tout produit biologique d'origine humaine dans les secteurs où sont pratiqués des actes/gestes à risque élevé (bloc opératoire, odontologie, laboratoire) ;
- la conduite à tenir en cas d'AES doit être formalisée, actualisée et accessible à tous les intervenants dans les lieux de soins.
Cette campagne de sensibilisation est en parfaite cohérence pour l’Ordre national des infirmiers qui, de son côté, s'est penché sur ce problème des AES en lançant une enquête numérique sur le sujet fin 2017. Les résultats confirment les doutes . En pratique hospitalière ou en exercice libéral, les AES demeurent beaucoup trop fréquents et seraient pour la plupart parfaitement évitables si les recommandations de bonnes pratiques et autres mesures de sécurité étaient appliquées.
1/3 des répondants à l'enquête 2017 de l'ONI n’a pas déclaré son accident. Principale raison évoquée par 27 % des sondés : ils n’avaient pas eu le temps de le faire !
Note
- Source : Surveillance des AES dans les établissements de santé français-Réseau AES-RAISIN, France – Résultats 2015.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur « Campagne AES ».
Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern
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