L'Association Nationale des Puéricultrices(teurs) Diplômé(e)s et des Etudiants (ANPDE) exprime une fois encore la nécessité de recourir à des infirmières puéricultrices, d’ores et déjà spécialisées et compétentes pour exercer dans les services de néonatologie et plus particulièrement en réanimation néonatale. L'ANPDE dénonce en effet la réglementation actuelle qui permet à une infirmière non spécialisée d’exercer en néonatologie, sous réserve qu’elle soit expérimentée en… néonatalogie ! Pour acquérir une telle expérience il faut pourtant travailler dans ces services… Au final, l’expérience en néonatologie s’acquiert sur le nouveau-né !
Dans un communiqué intitulé "Pas de petites économies sur la santé des enfants ! Garantissons des professionnels formés et spécialisés dans les services de néonatologie et de réanimation néonatale", l'ANPDE rappelle que dans le cadre de la réforme du décret relatif aux conditions techniques de fonctionnement auxquelles doivent satisfaire les établissements de santé pour être autorisés à pratiquer les activités d'obstétrique, de néonatologie ou de réanimation néonatale, elle a formulé des propositions
et notamment l’importance de garantir des professionnels formés spécifiquement
.
Le fait n'est pas nouveau, en 2017, le défenseur des droits rappelait dans son rapport sur le droit des enfants le besoin d’assurer la présence dans les services d’un nombre suffisant de soignants spécifiquement formés à la prise en charge des enfants notamment des puériculteurs et puéricultrices
. Pour l'ANPDE, c’est aujourd’hui un manquement grave dans les faits que la DGOS souhaite institutionnaliser par voie réglementaire en maintenant l’absence de toute contrainte sur ces services et en proposant une formation de quelques semaines en lieu et place d’une spécialisation d’un an
. Et de souligner que ces enfants sont vulnérables
, et qu'ils doivent donc être protégés et soignés en prenant en compte toute leur singularité
.
L'ANPDE rappelle que les services de réanimation néonatale souffrent aujourd'hui d’un manque d’infirmières puéricultrices et d’infirmiers puériculteurs (IPDE), pourtant les seuls formés pour garantir une prise en soins de l’enfant
. Pour l'association, ce déficit n’est pas dû à un manque de professionnels actifs mais souvent à un choix de l’établissement
.
Selon la DGOS, quelque 600 infirmières puéricultrices seraient nécessaires pour atteindre 100% de professionnels spécialisés en réanimation néonatale. Ce déficit pourrait être comblé aisément en l’espace de 5 ans sans pour autant modifier l’offre de formation existante.
Ainis, pour l'ANPDE, consacrer 120 IPDE diplômés sur les 1000 étudiants formés chaque année, permettrait de combler le déficit à l’horizon 2025 pour atteindre 100% de professionnels formés en réanimation néonatale. Avec l’évolution de ce décret, le ministère a ainsi l’opportunité de rendre plus efficient la prise en soins des nouveau-nés prématurés et de répondre à l’exigence d’avoir recours à des professionnels formés
. Une prise en soins par des professionnels spécifiquement formés permet d’éviter certaines complications futures pour l’enfant. Une ou un IPDE maîtrise en effet les thérapeutiques et les techniques de soins chez le nouveau-né prématuré ou de faible poids, garantissant ainsi une prise en soins efficiente : notamment évaluation et analyse des comportements du nouveau-né douloureux ou inconfortable permettant une prise en charge précoce en évitant ainsi tous risques de troubles hémodynamiques.
L’absence de formation altère la qualité de prise en soins et peut avoir des conséquences délétères sur l’état de santé déjà instable du nouveau-né prématuré ou de faible poids
Pour l'ANPDE, le risque est également de mettre en difficulté les professionnels infirmiers nouvellement diplômés qui sont amenés à prendre en charge des situations sans avoir reçu la formation nécessaire, engageant de fait leur responsabilité
. L'association rappelle que c’est pourtant le système réglementaire qui conduit à ces aberrations : une réglementation par l’absurde : acquérir de l’expérience sur le nouveau-né prématuré !
La réglementation actuelle permettant en effet à une infirmière non spécialisée d’exercer en néonatologie, sous réserve qu’elle soit expérimentée en… néonatalogie ! L'ANPDE s'insurge sur le fait que pour acquérir une telle expérience il faut pourtant travailler dans ces services… Au final, l’expérience en néonatologie s’acquière sur le nouveau-né !
En conséquence, elle exprime clairement la nécessité de recourir à des infirmières puéricultrices, d’ores et déjà spécialisées et compétentes pour exercer dans les services de néonatologie et plus particulièrement en réanimation néonatale
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Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern
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