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FORMATION

Les bénéfices de la formation par la simulation en santé

Publié le 02/12/2015
Il faut jouer pour être sérieux

Il faut jouer pour être sérieux

simulation en santé

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Simulation en santé

Simulation en santé

Le 14 novembre dernier, pour sa 5e journée, l’Association Bourguignonne des acteurs de la simulation en santé affichait une nouvelle fois complet rassemblant plus de 80 professionnels impliqués dans ce domaine plein de perspectives. Thématique du jour : « La place de la simulation en santé en formation continue ». Un choix logique après avoir abordé les formations initiales lors d’une précédente rencontre en 2014. Temps forts à partager.

La formation par la simulation en santé présente des avantages aujourd'hui avérés...

Les participants s’étaient donné rendez-vous à Semur-en-Auxois dans l’amphithéâtre de l’Ifsi. La matinée, au regard du contexte national des attentats parisiens a débuté par une minute de silence dans une atmosphère pesante. Avant d’entrer dans le vif du sujet les congressistes ont été accueillis successivement par le directeur général du CH de Semur, le président de l’Abass, Frédéric Lepetit, infirmier anesthésiste, formateur en simulation, responsable des formations par simulation au CH de Semur-en-Auxois et un représentant de l’Association Nationale pour la Formation permanente du personnel Hospitalier (ANFH) de Bourgogne. Une présence qui inaugurait le récent partenariat entre l’ANFH et l’association qui voyait ainsi son dynamisme et son implication territoriale récompensés.

Dans un format qui a fait ses preuves lors des éditions précédentes, la journée a vu se succéder des intervenants de différents horizons avec comme toujours un accent mis sur l’inter-profesionnalité. Quant aux orateurs, ils dépassaient fréquemment le cadre territorial bourguignon avec pour cette fois une forte implication des Pays de Savoie. Les conférenciers ont offert à l’assistance pas moins de 9 retours d’expérience différents.

Des exemples concrets le matin

La matinée a été plutôt consacrée à la pratique au quotidien dans la formation par simulation des agents de Smur, de salle d’accouchement ou d’Ehpad. Au vu des présentations, les pratiques évoluent. Si le principe du volontariat reste souvent intangible (il faut être d’accord pour participer à une séquence de simulation), on observe une tendance à la généralisation comme dans la formation d’adaptation à l’emploi des infirmiers du Smur et du SAU de Mâcon ou comme en salle d’accouchement à Semur-en-Auxaois. Pourquoi cette tendance ? Parce que c’est tellement bénéfique ! En effet les intervenants ont tous observés :

  • une meilleure appropriation des procédures et protocoles ;
  • une triple amélioration : des pratiques, de la cohésion d’équipe et de la communication entre professionnels.

Pour que ça fonctionne bien, à la différence de la formation initiale, la majorité des professionnels préconisent d’offrir une participation à au moins deux séquences de simulation lors de chaque formation. Par ailleurs, certains orateurs attribuent d’autres atouts à l’usage de la simulation en formation continue. Ainsi, Sabrina Loron (CH Mâcon) utilise cet outil pour une évaluation grandeur nature des procédures. Thierry Sécheresse (CH Métropole Savoie) apprécie l’adaptabilité de la méthode qui permet aussi bien de travailler les gestes et prises en soins quotidiens (l’ACR en Smur) que les cas complexes rares (le choc allergique à la célocurine ou l’intubation sur l’asthme aigu grave). L’Ifsi d’Annecy et les CH de Chalon et de Sens insistent également sur l’environnement immersif que procure la simulation lorsqu’elle est pratiquée in situ.

Des résultats d’études l’après-midi

Élodie Bonnetain, chercheuse à l’Université de Bourgogne vient questionner les liens entre formation par la simulation et recherche. Elle rappelle d’abord que les deux ont toujours été intimement liés avec, ces dernières années, une énorme augmentation du nombre de publications consacrées à la simulation en santé. Ces résultats confirment son intérêt dans les apprentissages car elle permet de répéter les gestes, d’expérimenter la multi sensorialité et de stimuler alors la mémoire et donc de comprendre mieux, d’apprendre mieux et de mémoriser mieux. Ensuite, elle signale qu'il est impossible d’allier ingénierie de formation continue et expérimentation et donc recherche. En effet, démarche de recherche et démarche de formation continue sont complètement différentes, chacune ayant des exigences spécifiques. La recherche en simulation, c’est vérifier une hypothèse et expérimenter tandis que monter une formation continue par simulation, c’est identifier des besoins, fixer un objectif et réaliser le scénario qui y répond.

Directrice et formatrice de l’Ifsi du chalonnais, elles ont terminé la journée explicitant les résultats d'une étude sur le sentiment d’efficacité perçu grâce à la simulation. L’hypothèse était que le sentiment d’auto efficacité perçu (SEP qui fait référence à ce que le sujet croit être capable de faire) était modifié après une séquence de simulation pour les acteurs bien sûr comme pour les observateurs. Leur étude montre que le SEP était élevé pour tous les étudiants et qu'il doublait, voire triplait, après les séances. En outre, et c’est le plus intéressant, ces deux chercheuses ont démontré que les scores étaient quasi identiques entre les acteurs et les observateurs. En conclusion, les conditions même du déroulement d’une séance de simulation favorisent le SEP par un renforcement de la confiance en soi mais aussi du développement de l’aptitude pour faciliter les performances et par une culture de l’évaluation des pratiques professionnelles. Des résultats qui montrent que les séances profitent donc autant aux acteurs qu’aux observateurs et qui bouleverse l’idée communément admise que pour tirer bénéfice de la simulation, il faut participer à des séquences.

Cette journée confirme donc le dynamisme du monde associatif dans la simulation en santé. Les acteurs du domaine font au quotidien évoluer les pratiques et même l’état des connaissances comme le montrent l’équipe pédagogique de Chalon ou d’autres professionnels de terrain (Ifsi d’Annecy) qui adaptent les grands standards (création d’auto débriefing) et obtiennent des résultats comparables à ce qui était attendu. La formation par la simulation en santé semble donc avoir de très beaux jours devant elle !

Thomas BIELOKOPYTOFF   Cadre de santé chargé de formation - Ifsi Annecy tbielokopytoff@ch-annecygenevois.fr

Arnaud BARRAS  Cadre supérieur de santéIfsi du Chalonnaisarnaud.barras@ch-chalon71.fr


Source : infirmiers.com