Qualité de vie au travail, formation en matière de vigilance, développement professionnel continu… Une instruction du 26 juin 2017 fixe pour 2018 les axes développement des compétences (actions de formation nationales et axes prioritaires de formation) identifiés au niveau national des établissements relevant de la fonction publique hospitalière. Ces orientations ont été retenues dans l’objectif de renforcer la formation professionnelle des personnels de la Fédération Hospitalière de France (FPH) et de mobiliser l’ensemble de ses acteurs sur des sujets prioritaires, en soutien des politiques nationales menées dans le champ sanitaire, social et médico-social
, précise le document officiel. Infirmiers.com fait le point.
Les actions de formation nationales (AFN)
En 2018, cinq nouvelles actions de formation nationales (AFN) sont proposées. Celles-ci visent à impulser des sujets liés à l’évolution sociétale, environnementale et aux principaux enjeux des politiques de santé :
- Déployer la qualité de vie au travail (QVT) dans les établissements de la fonction publique hospitalière (FPH) (AFN 2018) ; C’est l’une des priorités. La qualité de vie au travail est l’un des axes forts identifiés sur le plan national pour 2018. Ainsi, la
stratégie nationale d’amélioration de la qualité de vie au travail ‘Prendre soin de ceux qui soignent’ a pour objectif de placer la qualité de vie au travail (QVT) au cœur des organisations de travail et d’en faire un fondement indispensable à l’atteinte des objectifs des établissements
. La formation proposée visera donc, notamment, à sensibiliser l’ensemble des professionnels sur cette question, à leur fournir les outils nécessaires à la mise en œuvre de cette démarche autour d’un « projet organisationnel de l’établissement » ou encore à « former les professionnels amenés à conduire des équipes à développer des pratiques favorisant le bien-être au travail ».
Former les professionnels de santé en matière de vigilance, de prévention, de protection et de réaction dans le cadre de l’amélioration de la sécurité globale de l’établissement de santé (incivilités, actes malveillants, accidents majeurs, menace terroriste et attentats) (AFN 2018).
Les personnels des établissements sont confrontés à des violences et des incivilités , et le contexte de la menace terroriste et les récents attentats nécessitent une vigilance accrue, ainsi que la mise en œuvre de mesures particulières de sécurité : l’action nationale « former des professionnels de santé en matière de vigilance, de prévention, de protection et de réaction dans le cadre de l’amélioration de la sécurité globale de l’établissement de santé » a donc pour objectif de développer une culture pérenne de la gestion des risques et de la vigilance dans les établissements.
- Mettre en œuvre des organisations médicales et soignantes autour des filières du projet médical et du projet de soins partagés.
- Améliorer la prise en charge de la douleur et de la souffrance dans les maladies neurodégénératives en établissement de santé et en établissement hébergeant des personnes âgées dépendantes (EHPAD).
- Accompagner et prendre en charge des adultes avec troubles du spectre autistique (TSA).
Certaines actions de formation nationales sont aussi actualisées, comme par exemple l’AFN proposée en 2015 « Savoir identifier les situations de violence conjugale et familiale lors de la prise en charge de patients dans les établissements de la FPH », actuellement en cours de déploiement.
Violences : l’action nationale vise à développer une culture pérenne de la gestion des risques et de la vigilance dans les établissements.
Les axes prioritaires de formation
En 2018, dix-huit axes prioritaires de formation ont été identifiés, parmi lesquels :
- Contribuer au développement des ressources humaines, à la qualité de vie au travail et aux évolutions organisationnelles. (Ce point comprend la formation à la prévention et à la détection des risques psychosociaux notamment).
- Améliorer les pratiques de soins des équipes pluri-professionnelles dans un cadre spécifique (qui comprend notamment la formation des professionnels de santé aux gestes et soins d’urgence et aux situations sanitaires exceptionnelles, la sensibilisation des acteurs de terrain aux enjeux du don d’organe et de la greffe).
- Améliorer la prévention et la prise en charge. (Il s'agit avant tout de développer chez les professionnels de santé les compétences en matière de repérage et la démarche d’accompagnement et de prise en charge d’une personne qui présente une addiction, de développer chez les professionnels de santé la démarche d’accompagnement et de prise en charge d’une personne qui fume vers l’arrêt du tabac, d'aborder la santé sexuelle ou encore de développer les connaissances théoriques et pratiques sur l’émergence et la diffusion de l'antibiorésistance et ses modalités de prévention.
- Développer la santé environnementale (avec trois axes forts : les « pathologies d’origine professionnelle ou environnementale », « la qualité sonore » et la « qualité de l’air »).
Quelles actions prioritaires dans le cadre du Développement professionnel continu (DPC)
Dans le cadre du DPC , les orientations prioritaires arrêtées pour 2018 sont de deux ordres, en lien avec les plans de santé publique :
L’action de formation nationale (AFN) « Améliorer la prise en charge de la douleur et de la souffrance dans les maladies neuro-dégénératives en établissement de santé et en établissement hébergeant des personnes âgées dépendantes (EHPAD) » ;
L’action de formation nationale (AFN) « Accompagner et prendre en charge des adultes avec troubles du spectre autistique (TSA) » décline l’axe 2 « accompagner tout au long de la vie » et l’axe 5 « former l’ensemble des acteurs » du plan autisme 2013-2017 en cours et le 4ème plan à venir.
En tenant compte de ces priorités et dans le cadre de la politique de formation de son établissement, le professionnel de santé construit un parcours pluriannuel de Développement professionnel continu, en associant actions de formation continue, actions d’évaluation des pratiques et actions de gestion des risques. Réalisées distinctement ou dans le cadre de programmes intégrés, ces actions seront répertoriées par le professionnel dans un document électronique de traçabilité. Ce document électronique sera mis à disposition de l’ensemble des professionnels de santé par l’ANDPC en 2018. Il s’agit d’un document strictement personnel qui permet à chaque professionnel de justifier de son obligation de DPC sur une période de trois ans.
Susie BOURQUINJournaliste Infirmiers.com susie.bourquin@infirmiers.com @SusieBourquin
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