L’IFSI de l’Hôpital du Gier de St-Chamond et la faculté de médecine de St-Étienne ont initié cette année un projet interdisciplinaire de service sanitaire. Les étudiants infirmiers et médecins ont bénéficié d’une formation commune et ont choisi les thèmes de stages selon leur sensibilité. Cette expérience portée par les médecins universitaires et les cadres de santé formateur a recueilli l’enthousiasme de tous les étudiants participant au projet.
La prévention pour lutter contre les inégalités de santé se développe en France et, dans ce cadre, la mise en place d’un service sanitaire auprès des étudiants en santé prend tout son sens.
Un IFSI et une faculté de médecine travaillent de concert sur un projet de service sanitaire
Par le décret n°2018-472 du 12 juin 2018, le service sanitaire
vise à former des étudiants aux enjeux de la prévention primaire par la participation à la réalisation d’actions concrètes de prévention auprès de publics identifiés comme prioritaires notamment des élèves
. L’arrêté du même jour précise que le service sanitaire doit “favoriser l’interprofessionnalité et l’interdisciplinarité lors des formations suivies et des actions réalisées”.
L’Institut de Formation en Soins infirmiers de l’Hôpital du Gier à Saint-Chamond et la Faculté de Médecine Jacques Lisfranc de Saint-Etienne choisissent de travailler en étroite collaboration pour sa mise en application. Les axes forts dans la construction de ce projet sont l’interdisciplinarité entre les étudiants et la réalisation des stages dans les cinquante collèges publics de la Loire, en partenariat avec le rectorat. Le service sanitaire devient ainsi le projet phare de l’année 2018-2019, avec une refonte de l’ensemble de l’organisation pédagogique de l’année.
L’interdisciplinarité au centre de la réflexion
Le projet se construit avec la recherche perpétuelle de faire vivre l’interprofessionnalité, en valorisant les compétences de chacun. Ainsi, les 63 étudiants infirmiers de 2ème année et les 158 étudiants en médecine de 2ème année sont réunis pour l’intégralité du service sanitaire : même nom (service sanitaire est devenu SESA dans le langage de tous), même lieu, même amphithéâtre, mêmes intervenants, mêmes apports, même évaluation. Réunir ces étudiants sur un même banc est novateur et demande de dépasser les représentations sociales.
La réflexion pédagogique s’élabore en tenant compte des soixante demi-journées de formation prévues dans les textes législatifs. Les contenus sont construits en fonction des besoins des étudiants pour la réalisation d’un projet éducatif en tant que futurs professionnels de santé.
Des choix de stages respectant la sensibilité de chacun
Le service sanitaire se décline en plusieurs phases. Le tronc commun réunit les 221 étudiants. Il a pour objectif d’apporter des connaissances en santé publique et en éducation à la santé. Après une présentation des thématiques (activité physique, addictions aux écrans, égalité fille-garçon, gestes qui sauvent et nutrition), les étudiants sont affectés à choisir l’une d’entre elle, en fonction de leur sensibilité et en respectant l’interdisciplinarité. Ils bénéficient d’apports théoriques et d’apprentissages expérientiels réalisés par des médecins universitaires, des cadres de santé formateurs, des associations et des infirmiers scolaires.
Les étudiants sont répartis en groupes aléatoires de trois à quatre (un en soins infirmiers et deux ou trois en médecine). Ils se rendent dans les collèges pour analyser les besoins de la population auprès de laquelle ils interviennent pendant trois semaines. Le stage se clôture par un retour d’expérience sur les interventions réalisées et leur projection professionnelle.
Une expérience qui fait l’unanimité chez les étudiants
Tout au long du service sanitaire, les groupes d’étudiants bénéficient d’un accompagnement personnalisé par les médecins universitaires et les cadres de santé formateurs. L’évaluation repose sur une partie théorique (QCM tronc commun et thématique), une partie pratique (évaluation par les collèges) et une partie analyse (mémoire et soutenance). Inquiets et dans l’incertitude au démarrage, les étudiants font preuve d’une réelle implication et portent un regard positif sur le service sanitaire : ce qui, au départ, nous paraissait comme une futilité, est aujourd’hui une nécessité
, rapportent certains d’entre eux. Leurs interventions dans les collèges donnent du sens au projet en inscrivant la prévention dans leurs futures pratiques professionnelles. D’après les étudiants, la prévention représente une part importante du rôle du soignant que l’on néglige souvent
.
En conclusion, la confiance accordée par la direction de l’IFSI aux cadres de santé formateurs et la croyance de ceux-ci en ce projet l’ont rendu possible. Le service sanitaire s’est révélé une réelle source d’enrichissement, même s’il a demandé un travail conséquent . Cette expérience d’interdisciplinarité, à tous les niveaux, laisse présager que les étudiants s’inscriront davantage dans une posture d’éducateur dans leur future pratique.
En savoir plus sur le service sanitaire
Afin d'en savoir plus sur les expériences vécues par les étudiants en soins infirmiers, la rédaction a réalisé un rapide questionnaire à leur disposition. Vous avez jusqu'à la fin de l'été pour participer à l'enquête si vous le souhaitez.
Isabelle Gannard et Carole MureCadres de Santé FormatricesIFSI de L’Hôpital du Gieri.gannard@hopitaldugier.frc.murel@hopitaldugier.fr"
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