Accueillir et communiquer avec les patients sourds et malentendants : c’est l’ambition de l’unité d’enseignement facultative de Langue Signée Française (LSF) proposée aux étudiants de l’Institut en Soins Infirmiers (IFSI) du CHRU de Nancy.
Cet article a été publié le 13 mai 2014 par Réseau CHU que nous remercions de cet échange.
Élaborée en partenariat avec le pôle pédagogique de l’Institut des Sourds de la Malgrange, la formation de Langue Signée Française (LSF) s’attache à donner aux futurs soignants volontaires les clés qui leur permettront d’interagir efficacement avec les patients sourds et améliorer ainsi leur prise en charge à l’hôpital.
La formation, basée sur le volontariat des étudiants, s’articule autour :
- de l’éthique : pour que la présence d’un interprète ne soit pas un frein à la relation soignant/soigné liée aux notions de confidentialité, d’exactitude de l’information et de confiance ;
- de la santé publique : pour l’adaptation des messages de prévention santé aux publics dédiés et l’organisation d’actions pour les faire passer ;
- du social : pour l’amélioration de l’accès aux soins de ces publics en tenant compte de leurs besoins et de leurs attentes spécifiques.
Initiée au CHRU de Nancy depuis 2005 à l’IFSI Lionnois, sa mise en place à l’IFSI Brabois est en cours de réflexion. La formation, basée sur 10 heures d’enseignement par an, peut être suivie durant les trois années d’études des futurs infirmiers qui n’ont qu’une seule obligation : avoir suivi le premier niveau pour accéder au niveau suivant.
Une pédagogie progressive
En première année, les étudiants apprennent les rudiments du langage signé et à analyser les problématiques de communication liées à la surdité.
En deuxième année, le vocabulaire s’enrichit et les étudiants s’entraînent à gérer des situations professionnelles concrètes : prise de rendez-vous, questions de santé de base, demande du carnet de santé... C’est apprendre également à adapter sa communication écrite par des phrases courtes et ciblées.
Enfin, dans le dernier module, les futurs infirmiers sont placés dans une situation réelle et interagissent avec une population sourde. Règle d’or à appliquer : avoir en tête le sens de ce que l’on veut faire passer avant de démarrer l’échange signé, pour toujours aller à l’essentiel.
Chaque promotion est constituée d’un groupe d’une vingtaine de personnes maximum pour favoriser l’interactivité avec les formateurs. Les méthodes pédagogiques utilisées sont la dactylologie (dessins associés aux lettres et aux expressions du langage des signes décrivant le positionnement des doigts et des mains), des vidéos et d’autres supports textes et images. Les formateurs expliquent l’importance des expressions du visage et du langage corporel dans l’échange avec la personne sourde. Et encore davantage que pour n’importe quelle langue étrangère, la nécessité de pratiquer régulièrement la LSF pour ne pas perdre ses acquis.
Laurence VERGER Service communication du CHU de Nancy http://www.chu-nancy.fr/ communication@chu-nancy.fr
REFONTE DE LA FORMATION
L'idée d'un tronc commun en master hérisse les infirmiers spécialisés
ÉTUDES
D’infirmier à médecin : pourquoi et comment ils ont franchi le pas
VIE ÉTUDIANTE
FNESI'GAME : l'appli qui aide les étudiants infirmiers à réviser
PRÉVENTION
Des ateliers pour préserver la santé des étudiants en santé