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COURS IFSI

Soins infirmiers généraux en chirurgie digestive

Publié le 08/08/2023
mains soins chirurgie digestive

mains soins chirurgie digestive

Ce cours aborde les soins infirmiers généraux en chirurgie digestive.

Soins infirmiers pré-opératoires

Accueil de la personne et installation

  • Se présenter, présenter le service et les locaux, installer dans la chambre, remettre le livret d'accueil.
  • Installer la personne dans la chambre.
  • Informer le patient du déroulement de son hospitalisation et répondre à ses questions.

Examens Pré opératoires

Bilan sanguin : Prescrit par le médecin anesthésiste lors de la consultation en cas de chirurgie programmée ou par le chirurgien lors d'une entrée en urgence :

  • Ionogramme sanguin avec notamment potassium, sodium, urée et créatinine pour apprécier une éventuelle déshydratation après la purge (préparation par "Colopeg" par exemple) : risque de déséquilibre hydro-électrolytique.
  • Bilan hépatique et/ou bilan pancréatique en fonction de la chirurgie.
  • NFP : pour posséder une NFP de référence et apprécier le risque d'hémorragie digestive.
  • Bilan de coagulation : avant toute chirurgie et en fonction des antécédents.
  • Bilan pré transfusionnel.

Bilan radiologique : Souvent une radio pulmonaire est demandée pour faciliter l'intubation du médecin anesthésiste et apprécier l'absence de malformation et l'état pulmonaire.

Examens cardiaques : Un ECG peut être demandé en fonction de l'âge du patient, de ses antécédents.

Bilan respiratoire : une EFR (Epreuve Fonctionnelle Respiratoire) peut être réalisée en fonction de la voie d'abord chirurgicale (si thoracotomie) et prise en charge respiratoire par le kinésithérapeute.

Examen Clinique  : Prise des paramètres vitaux (pouls, tension artérielle, température), bandelette urinaire systématique pour apprécier l'absence d'infection pré-opératoire.

Examens complémentaires : Scanner, échographie, radiographie…

Préparation pré opératoire

Les patients peuvent arriver la veille de l'intervention, ou le matin, en fonction du type d'intervention.

  • Dépilation et douche avec antiseptique selon protocole, enlever vernis à ongles, bijoux, piercing.
  • Préparation colique par purge en fonction de la chirurgie : colopeg ou fleet soda jusqu'à l'obtention de selles couleur champagne.
  • Immuno-nutrition pour permettre aux patients de faire face à une chirurgie lourde et à une perte de poids prévisible tout en diminuant les complications post-opératoires.
  • A jeun à 0h00, selon les protocoles.
  • Alimentation de la veille au soir adaptée en fonction de l'intervention.
  • Chemise d'opéré + lavage dents + bas de contention.
  • Enlever appareil dentaire, bijoux, piercing.
  • Faire uriner pour éviter qu'il ne se lève ensuite.
  • Donner la prémédication souvent à base d'Atarax* et de Xanax* pour détendre et endormir et Raniplex* pour protéger la paroi gastrique et limiter le risque de reflux.
  • Récupérer les Groupages et ACI piqués la veille.
  • Vérifier la totalité du dossier médical.
  • Départ au bloc.

1.5. Durant l'intervention

  • Nettoyage de la chambre, aération.
  • Préparation du matériel nécessaire lors du retour de bloc. A savoir matériel à oxygène toujours nécessaire, potence à perfusion qui roule, aspiration si nécessaire.

Soins infirmiers post-opératoires

Surveillance et prise en charge de la douleur

La douleur est liée à la fois à l'intervention chirurgicale, à la laparotomie ou à la coelioscopie puis dans les jours suivants (J2-J3) à la reprise du transit.

Actions à mettre en place :

  • Evaluation de la douleur : EVA, EN, EVS.
  • Ecoute des plaintes, surveillance du faciès…
  • Etude de la consommation en antalgiques grâce à la PCA ou la PCEA.
  • Education, information du patient et surveillance toutes les 4 heures si PCA ou PCEA.
  • Mise en place des antalgiques prescrits et surveillance de leur action, leur efficacité et l'absence d'effets secondaires.
  • Mise en place de vessie de glace sur la cicatrice.
  • Installation confortable dans le lit.
  • Contention abdominale avec une ceinture lors des mobilisations.
  • Apprécier la reprise du transit.
  • Proposer des massages pour les douleurs dorsales, conséquence de la position allongée et lever précoce.

2.2. Surveillance du risque hémorragique

  • Surveillance clinique du faciès, des conjonctives, de la tension artérielle, du pouls.
  • Surveillance locale du pansement (ne pas hésiter à délimiter le saignement à J0 avec un marqueur sur les compresses).
  • Surveillance des drainages : apprécier la quantité du liquide, l'aspect, la coloration, l'aspiration ou le siphonage :
    • le drain de Redon, : en aspiration ou en siphonage, surveillance de la tubulure, du pansement, du raccord.
    • La "lame" : surveiller l'absence de fuite sous la poche, l'absence de blessure ou de douleur, la présence du point qui la tient dans les premiers jours et de l'épingle à nourrice après la première mobilisation.
    • Le shirley : drain permettant la mise en aspiration et le lavage en même temps ; Surveiller l'étanchéité, l'efficacité de l'aspiration et du lavage.
    • Drain transcystique et drain de kehr : vérifier la perméabilité et l'écoulement ; Surveiller le pansement.
 

Surveillance de la fonction respiratoire

Risque de dépression respiratoire lié à l'utilisation des morphiniques, risque de pneumopathie lié à l'alitement et à la douleur, risque d'épanchement pleural lié à l'intervention chirurgicale.

Actions à mettre en place :

  • Surveillance de la fréquence respiratoire et de la saturation en oxygène.
  • Apprécier la présence de dyspnée, de polypnée et en avertir le médecin.
  • Surveillance de l'encombrement respiratoire.
  • Stimuler le patient à la mobilisation et à la position assise.
  • Prise en charge par la kinésithérapeute.
  • Education à la toux et aux expectorations (se tenir le ventre pour avoir moins mal et plier les jambes).

Risque de nausées et vomissements

Liés à l'intervention chirurgicale, aux effets secondaires des traitements antalgiques ou antibiotiques, à une possible stase gastrique consécutive de l'iléus paralytique post-opératoire.

Actions à mettre en place :

  • Si la Sonde Naso Gastrique (SNG) est en place : surveiller l'écoulement, la couleur, l'aspect, la quantité, vérifier l'étanchéité et le positionnement. Surveiller également si elle doit être en aspiration ou en siphonage (selon la prescription médicale).
  • Lever le patient et l'installer au fauteuil en position assise ou lui proposer la position demi-assise au lit.
  • Ablation de la SNG sur prescription médicale.
  • Utiliser les antiémétiques prescrits.
  • Proposer des soins de bouche.

Risque de lâchage de sutures internes avec risque de péritonite et externe avec éviscération

Lié à l'intervention chirurgicale, à un défaut de cicatrisation, à des efforts importants au niveau des abdominaux

Surveillances et actions :

  • Surveillance des douleurs, si elles sont plus importantes que d'habitude et impossibles à calmer avec les antalgiques ne pas hésiter à contacter l'anesthésiste ou le chirurgien.
  • Surveillance de la température, du pouls, de la tension artérielle.
  • Surveillance des écoulements au niveau des différents drainages. Penser à signaler toute différence notable par rapport aux jours précédents.
  • Palpation abdominale.
  • Surveillance du pansement.

Surveillance du risque infectieux

Lié à la chirurgie, à la laparotomie ou à la coelioscopie et aux différentes portes d'entrées.

Surveillances et actions :

  • Surveillance de la température.
  • Surveillance et réfection du pansement tous les deux jours selon protocole du service et utilisation du protocole antiseptique en priorité.
  • Surveillance de l'aspect des liquides de drainages et de l'écoulement.
  • Surveillance des drains de Redon de manière régulière et avec asepsie.
  • Surveillance des voies veineuses périphériques (changement toutes les 72 heures) et centrales (pansement tous les 7 jours pour les VVC, changement d'aiguille tous les 7 jours pour les PAC).
  • Protocole antibiotique sur prescription médicale.
  • Surveillance de la SAD, petite toilette, aspect et odeur des urines.

Surveillance de la reprise du transit

Risque de stase gastrique et de non reprise du transit à cause de l'iléus paralytique post-opératoire.

Surveillances et actions :

  • Apprécier la reprise du transit : s'assurer de l'apparition de gaz vers le troisième – quatrième jour puis des selles vers les 5ème – 6ème jours.
  • Surveiller l'absence de météorisme abdominal, d'éructations, de douleur.
  • Proposer des vessies de glace.
  • Vérifier la souplesse du ventre.
  • Mettre en place les prescriptions médicales.

Risque de fistule digestive

Lié à l'intervention chirurgicale :

Surveillances et actions :

  • Surveillance des douleurs abdominales.
  • Surveillance des drainages.
  • Surveillance de la température.
  • Préparer le patient pour les examens complémentaires prescrits comme le scanner ou l'échographie abdominale.

Risque de dénutrition

Lié à l'absence de nutrition entérale le temps de la cicatrisation et pouvant entraîner un retard de cicatrisation.

Surveillances et actions :

  • Peser les patients une fois par semaine voire plus selon la prescription médicale.
  • Surveiller l'albuminémie et la préalbuminémie sur prescription médicale.
  • Compenser l'absence d'alimentation entérale par une alimentation parentérale comprenant des acides aminés, des lipides et du glucose.
  • Reprendre l'alimentation progressivement sur prescription médicale.
  • Envisager dans un deuxième temps une alimentation entérale conservant l'utilisation du tube digestif soit par la SNG soit par gastrostomie ou jéjunostomie.

Risque de déséquilibre hydro-électrolytique

Lié à l'absence d'alimentation durant les premiers jours consécutifs à l'intervention chirurgicale;

Surveillances et actions :

  • Hydratation par VVC ou VVP jusqu'à reprise suffisante de l'alimentation (BBC ou DA).
  • Adaptation des réas et des ions en fonction des résultats du ionogramme sanguin selon les prescriptions du médecin anesthésiste.
  • Faire le bilan des entrées et des sorties d'autant plus important que les drainages donnent abondamment.
  • Surveillance clinique de signes de déshydratation (pli cutané, sécheresse des muqueuses).
  • Surveillance du poids.

Risque thrombo-embolique

Lié à l'alitement, à l'intervention chirurgicale et aux difficultés de mobilisation.

Surveillances et actions :

  • Surveillance de l'absence de signes de phlébite et d'embolie pulmonaire.
  • Anticoagulants sur prescription médicale.
  • Lever précoce à J1.

Altération de la mobilité

Liée à l'intervention chirurgicale, aux douleurs et à l'alitement se manifestant par des difficultés à assurer les gestes de la vie quotidienne et une perte d'autonomie.

Actions :

  • Aide partielle à la toilette.
  • Stimulation et éducation au lever.
  • Privilégier le retour à l'autonomie de la personne soignée.
  • Aide à l'élimination urinaire et fécale.
  • Prise en charge par la kinésithérapeute.
  • Mise à disposition du matériel de la vie courante.
  • Préventions d'escarres.

Isabelle BONNEFOY Rédactrice Infirmiers.com isabellebonnefoy@hotmail.com

Texte revu le 8 août 2023 par Bruno Guerry, Cadre de santé infirmier


Source : infirmiers.com