Le Comité d’Entente des Formations Infirmières et Cadres (Cefiec) et la Fédération Nationale des Étudiants en Soins Infirmiers (Fnesi) s’unissent d’une même voix pour dire « Non à une formation à deux niveaux pour les infirmiers de l’Europe ».
Communiqué de presse du Cefiec et de la Fnesi – 21 novembre 2012
Le Comité d’Entente des Formations Infirmières et Cadres (Cefiec) membre de la Fédération Européenne des Enseignants en Sciences Infirmières (Fine Europe) et la Fédération Nationale des Étudiants en Soins Infirmiers (Fnesi), en soutien à l’European Nursing Students Association (Ensa), s’unissent afin d’alerter le corps professionnel infirmier sur les différents amendements pris les 5 et 6 novembre 2012 concernant la modification de la directive EU/2005/36 relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles.
La commission permanente ENVI (Commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire) s’est réunie début novembre 2012 pour proposer des amendements à la directive pouvant avoir des conséquences graves sur le système de santé européen et donc français. Alors que les textes proposés à la commission Européenne devraient militer en faveur d’une homogénéisation de la formation dans l’espace européen, afin d’y accroître notamment la mobilité des étudiants, les députés Européens ont voté très majoritairement en faveur d’une possibilité d’accéder à la formation en science infirmière après 10 ans de scolarité dans le secondaire.
Cette possibilité d’accéder à la formation infirmière après 10 ans de scolarité est un véritable retour en arrière, ne respectant pas les accords de Bologne et menaçant d’introduire deux niveaux de professionnels infirmiers : des théoriciens et des techniciens. Ces amendements ont été portés par les députés Allemands dont le pays possède deux niveaux d’infirmiers. Sur les 60 députés Européens votant, 48 ont voté pour cette diminution du nombre d’années d’études, et notamment les députés Français.
Ces députés Européens sont persuadés qu’en gardant la possibilité de mettre en place deux niveaux de formation, ils résoudront les problèmes économiques liés à la santé. Pourtant des études de l’OCDE ont montré que le niveau d’études en amont de la formation infirmière impacte directement la qualité des soins : 10% d’infirmiers bacheliers diminuent de 7% le taux d’infections nosocomiales. Si nous pouvons comprendre que le contexte économique actuel pousse les dirigeants à trouver des solutions, nous n’accepterons pas de léser la qualité des soins et la sécurité des patients en Europe.
Le CEFIEC et la FNESI s’unissent pour souligner :
- l’importance de 12 années d'études avant d’intégrer la formation infirmière ;
- le refus de deux niveaux de formation et de qualification pour les infirmiers ;
- la nécessité pour la deuxième phase de modernisation de la directive d’inclure une réflexion sur le développement de compétences, d’activités et d’actes nouveaux comme le préconise l’annexe V de la directive ;
- l’obligation de s’appuyer sur l’expertise des professionnels infirmiers, des universités en sciences infirmières et des associations pour les étapes suivante de la directive.
Enfin le CEFIEC et la FNESI alertent du danger d’une formation à deux niveaux pour les infirmiers mettant en péril les échanges pendant les études ainsi que la libre circulation des personnes et des diplômes infirmiers dans les états membres de l’Europe.
Joëlle KOZLOWSKI
Présidente du Cefiec
http://www.cefiec.fr/
contact@cefiec.fr
Eve GUILLAUME
Président de la Fnesi
http://www.fnesi.org
president@fnesi.org
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