Dans sa discussion de révision de la directive 2005-36 qui doit faire l’objet d’un vote de la commission du marché intérieur le 23 janvier, le Parlement européen pourrait revenir sur la proposition initiale de requérir un niveau bac à l’entrée en formation infirmière. La profession défend auprès des eurodéputés l’exigence de douze années d’enseignement général préalable. En jeu : la garantie de la sécurité et de la qualité des soins pour les patients mais également la mobilité des professionnels en Europe.
Communiqué de presse de l'ONI, la FNESI et le CEFIEC – 10 janvier 2013
Didier Borniche, président de l’Ordre National des Infirmiers (ONI), Martine Sommelette, vice-présidente du Comité d'Entente des Formations Infirmières et Cadres (CEFIEC), et Eve Guillaume, présidente de la Fédération Nationale des Étudiants en Soins Infirmiers (FNESI), ont rencontré hier Bernadette Vergnaud, eurodéputée française (PS, groupe PSD) et rapporteur du texte au titre de la Commission du marché intérieur (IMCO) du Parlement, afin de faire valoir le maintien d’une exigence de 12 ans d’études secondaires requis (équivalent niveau Bac) pour entrer dans le cursus de formation des infirmières. Madame Vergnaud défend elle-même cette position.
Sous pression d’une minorité de blocage conduite par l’Allemagne, la proposition de la Commission européenne de fixer dans le texte cette exigence des douze années est remise en cause au profit d’une exigence de dix années soit un simple niveau de seconde.
« Le risque induit par cette position est de dégrader la sécurité et la qualité des soins pour les patients dans tous les pays de l’Union. Elle vient en contradiction fondamentale avec le processus européen de reconnaissance Licence-Master-Doctorat dit de Bologne. Ce n’est pas là notre vision de l’Europe. » explique Didier Borniche, président de l’Ordre National des Infirmiers qui rappelle que l’Ordre est autorité compétente pour la reconnaissance des qualifications professionnelles des ressortissants européens souhaitant venir exercer la profession d’infirmier en France. A ce titre l’Ordre reçoit quotidiennement des infirmiers étrangers, vérifie leurs diplômes et contrôle leur niveau de langue.
Des acteurs unis pour sensibiliser les parlementaires
Dans cette action, la FNESI, qui rassemble 90 000 étudiants infirmiers, le CEFIEC qui regroupe tous les instituts de formations en soins infirmiers de France et l’Ordre (130.000 infirmiers en exercice inscrits) agissent en parfaite coordination.
« Des études notamment de l’OCDE ont démontré que le niveau d’études en amont de la formation infirmière avait un impact direct sur la qualité des soins : 10% d’infirmiers bacheliers diminuent de 7% le taux d’infections nosocomiales. Nous n’accepterons pas que la qualité et la sécurité des soins aux patients en Europe soient ainsi lésées pour des motifs économiques, » affirment de concert la FNESI et le CEFIEC.
Les représentants des infirmiers, des instituts et des étudiants entendent rencontrer d’ici le 23 janvier plusieurs eurodéputés français impliqués sur ce dossier pour faire valoir les intérêts de la profession et de la santé publique. Ils en appellent à la mobilisation des infirmiers européens notamment allemands.
ONI
http://www.ordre-infirmiers.fr/
FNESI
http://www.fnesi.org/
CEFIEC
http://www.cefiec.fr/
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