A l'issue de son 11ème Congrès annuel, la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi), a renouvelé son bureau national, avec à sa tête, un nouveau président, Jonathan Nagode. Présentation.
Infirmiers.com - Jonathan, vous venez d'être élu à la tête de la Fédération nationale des étudiants en soins Infirmiers (FNESI). Pourquoi cet engagement ? Quel projet avez-vous à cœur de défendre ?
Jonathan Nagode - À l'entrée en formation, les étudiants en soins infirmiers (ESI) ont tous entendu qu'il fallait être « acteur de sa formation ». C'est en découvrant la Fnesi par ses conseils d'administration et les grand événements organisés au fil du temps que j'ai compris tout le sens de cette phrase. En effet j'ai pu très vite me rendre compte de l'impact que pouvait avoir la Fnesi, tant sur l'aide apportée aux étudiants que son poids en terme de représentativité. Ma liste était intitulée « La meilleure façon d’appréhender l’avenir, c’est de le créer aujourd’hui », ainsi, les projets qui me tiennent à cœur - ainsi qu'à l'ensemble du bureau national - sont la défense des étudiants en soins infirmiers, leur représentation auprès d'instances décisionnelles, et le développement associatif. En effet, de plus en plus d'étudiants nous font remonter chaque jour les problématiques qu'ils rencontrent au sein de leur institut de formation (Ifsi) sur la mise en place de la réforme des études en 2009. Ainsi, nous nous attacherons à porter ces problématiques au ministère de la Santé, tout en restant force de proposition. Défendre les étudiants est une de nos missions mais une de nos missions essentielles sera de donner des moyens aux étudiants pour faire face à ces problématiques dans leur Ifsi. Cette mission passera inévitablement par le développement associatif. En effet les associations d'étudiants sont de réels « promoteurs de vie étudiante » et promouvoir la vie étudiante c'est promouvoir des étudiants acteurs de leur formation.
I. C. - Au cours de votre congrès national, quels sont les thèmes forts qui ont été abordés et sur quoi portent aujourd'hui vos préoccupations ?
J. N. - Ce 11ème Congrès national a été l'occasion de rencontrer des intervenants qui jouent un rôle dans notre formation autour de deux tables-rondes. La première, intitulée «La réforme est-elle une réelle intégration universitaire ? », a permis le débat avec un représentant de la Conférence des présidents d'université (CPU), Loïc Vaillant, du CEFIEC, Joëlle Kozlowski, et de la Direction générale de l'offre de soins (DGOS), Dominique Monguillon. Il est bien clair que non, cette réforme, bien que pertinente dans le fond, ne permettra pas une réelle intégration universitaire. En effet, les ESI ne prétendent aujourd'hui qu'à un « grade de licence » alors que nous tendons vers une véritable licence, rendue possible avec un diplôme national de licence. Il faudra donc encore beaucoup avancer sur ce dossier, déterminant pour la reconnaissance de la qualité de notre cursus de formation et la possibilité de son prolongement universitaire.
La deux table-ronde intitulée « Statut social des ESI : sommes-nous toujours des para-étudiants » a mis en présence un représentant du CROUS, Laurent Larrieu, de la DGOS, une nouvelle fois Dominique Monguillon et de l'association des régions de France (ARF), Céline Courtois. Cette table-ronde a inéluctablement démontré le fossé qui se creuse entre les ESI et les étudiants de l'université. Aujourd'hui encore, en effet, les ESI n'ont pas les mêmes droits qu'un étudiant lambda.
Ainsi, ces deux tables-rondes, au cœur de l'actualité, sont un réel point de départ pour le nouveau bureau national (cf. encadré) et l'ensemble des ESI. Bien que certaines problématiques soient portées depuis longtemps, le travail effectué depuis plusieurs années doit être inlassablement poursuivi.
"Promouvoir la vie étudiante c'est promouvoir des étudiants acteurs de leur formation"
I. C. - Comment percevez-vous aujourd'hui la profession infirmière ? Ses atouts, ses faiblesses, ses perspectives d'avenir ?
J. N. - La profession est à un réel tournant. En effet, les besoins et les demandes de santé évoluent très vite. Ainsi, notre profession, au cœur de la prise en soins, doit s'adapter. Malheureusement on parle plus de transferts de tâches que de transferts de compétences, et les mots ont toute leur importance... La poursuite des études par la création de master et de doctorat en soins infirmiers est une réelle perspective d'avenir pour répondre à cette problématique. En effet, la France est aujourd'hui en retard en termes de recherche en soins infirmiers. Autant d'arguments qui montre que la profession infirmière a encore un potentiel énorme à développer.
Le nouveau bureau national :
- Président : Jonathan NAGODE (Ifsi de Blois)
- Secrétaire Générale : Charline GOT (Ifsi de Reims)
- Trésorier : Guillaume GODEFROY (Ifsi de Tours)
- Vice-président en charge de l’animation du réseau et des formations : Romain PEROT (Ifsi de Rennes-Pontchaillou)
- Vice-présidente en charge de l’enseignement supérieur : Audrey FERREIRA (Ifsi de Bordeaux-Pellegrin)
- Vice-président en charge des questions sociales et des élections : Ian GUTKNECHT (Ifsi de Lyon-Rockfeller)
- Vice-présidente en charge de l'international : Eve GUILLAUME (Ifsi de Nancy – Laxou)
- Vice-président en charge du développement du réseau et des événements : Emmanuel ACCA (Ifsi de Marseille Nord)
- Vice-président en charge de la prévention, citoyenneté et solidarité : Martin BONTE (Ifsi de Caen)
- Chargée de mission « cas de défense » : Célia LOCOCO (Ifsi de Coulommiers)
- Chargé de mission « communication » : Jonathan CATINAUD (Ifsi de Montluçon).
Bernadette FABREGAS
Rédactrice en chef IZEOS
bernadette.fabregas@izeos.com
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