En mai 2017, Vaea TAPUTU, alors étudiante en soins infirmiers à l'Institut de Formation en Soins Infirmiers de l'Hôpital Charles-Foix (AP-HP) - promotion 2014-2017 - a soutenu avec succès son travail de fin d'études sur la thématique suivante : « Quelle place donner à nos propres émotions ? ». Ellesouhaite aujourd’hui le partager avec la communauté d’Infirmiers.com et nous l'en remercions.
Vaea débute ainsi son travail de recherche : « L’hôpital est un lieu de travail qui engendre des émotions intenses où les infirmiers font face à la souffrance humaine au quotidien. Quel que soit notre lieu d’exercice, la pédiatrie, le lieu de vie, le milieu carcéral ou le milieu hospitalier, nous sommes tous confrontés à nos propres émotions. Celles-ci peuvent altérer notre perception et impacter notre prise en charge. Elles nous caractérisent et de ce fait elles font partie de nous.
Ma recherche est centrée sur la prise en charge des enfants dans les services de pédiatrie. C’est un lieu de travail et de stage redouté par de nombreux soignants et étudiants en soins infirmiers. Par la complexité de la prise en charge des enfants qui varie en fonction de leurs âges, leurs pathologies... Mais surtout, par la présence des parents qui sont submergés par des émotions et des incompréhensions lors de la maladie de leur enfant.
Cette situation se déroule au sein d’un service de pédiatrie en chirurgie viscérale. Ce service prend en charge des patients âgés de moins de 18 ans. Depuis quelques jours, l’équipe de soin du service se mobilise dans la prise en charge de Paul. C’est un enfant âgé de 9 jours, il est à J5 d’hospitalisation pour une sténose du pylore. Au vu de son jeune âge, il a été installé dans une chambre à proximité du poste de soin. N’ayant pas la présence des parents auprès de lui, nous intervenions tous pour le réconforter, le bercer… Lors des soins douloureux, nous réorganisions notre travail pour être disponible.
Nous sommes dans le poste de soin lorsque Paul pleure. L’infirmière Alex se dirige vers sa chambre et revient avec Paul dans les bras. Ne le connaissant pas, l’infirmière qui m’encadre la questionne sur son état de santé et sa situation. Elle lui explique les raisons de son hospitalisation et ajoute qu’ils n’ont eu aucun appel des parents. Les soignants présents laissent paraître leur étonnement par des regards, des sourcils froncés accompagnés d’un silence pesant. Comment approcher cette prise en charge qui fait émerger de nombreuses émotions auprès de l’équipe de soin ? Que faire de nos émotions ?
Les interrogations sont nombreuses : Quelle place est donnée aux parents lors de la prise en charge de leur enfant ? Comment prendre en charge efficacement un enfant et les parents ? Quelle est l’impact de la prise en charge des enfants sur les parents? Quelle est la juste distance à tenir par l’équipe de soin face à ce bébé tout juste né et déjà hospitalisée ? Comment prendre du recul lorsque nous faisons face à une situation qui nous touche ? Ma question de départ est donc : En quoi les émotions peuvent-elles impacter les infirmiers lors de la prise en charge des enfants au sein des services de pédiatrie ? »
Lire le TFE "Quelle place donner à nos propres émotions ?"
Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern
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