En septembre 2011, Charles-Eric Bodin alors étudiant à l’institut de formation en soins infirmiers IFSanté à Lille, Université Catholique de Lille (promotion 2008/2011) soutenait avec succès son travail de fin d’études sur le thème « Les incidences du bruit à l’hôpital ». Il souhaite aujourd’hui le partager avec la communauté d’Infirmiers.com et nous l'en remercions.
Charles-Eric Bodin introduit ainsi son travail de recherche : « Le sujet de ce travail est né à la suite des réflexions des formateurs de mon école qui, dès la première année, nous ont sensibilisés au fait d’être, d’une part, à l’écoute attentive de nos patients et, d’autre part, de tenter de répondre à leurs attentes en s’efforçant d’agir avec empathie. Cela, dans le but de prendre en compte les réels besoins, exprimés par les patients, et non spontanément perçus par les soignants, dans leur démarche professionnelle quotidienne. Lors d’un stage de deuxième année, en service de rééducation, j’ai fait la rencontre de monsieur M, marié, 60 ans. Il avait été opéré quelques jours plus tôt et après avoir quitté le service de chirurgie, se réveillait de sa première nuit dans sa chambre. Visiblement encore épuisé, il m’a néanmoins fait part de la situation de bien-être qu’il ressentait, en ayant passé une nuit au calme transformant son sommeil en vrai repos, à l’écart des bruits qui sonorisent habituellement les services hospitaliers. Désireux de continuer à s’exprimer sur ce sujet, monsieur M. me détaille alors tout ce qui semble être à l’origine de sa gêne et qui se trouve énuméré sous la forme d’une longue liste de nuisances sonores. Il en aurait résulté, selon lui, un désagrément certain durant sa période post-opératoire. Il ajoute que ces nuisances subies ont affecté sa convalescence car elles étaient quasi-permanentes : lorsqu’il évoque les manies bruyantes de son voisin de chambre, et le bruit venant des pièces voisines, les conversations à haute voix, les différents signaux sonores du service, et parfois le bruit engendré par les équipes soignantes elles-mêmes… Autant de récriminations, ajoutées à un état de fatigue évident, m’ont éveillé à l’analyse du point de vue de monsieur M. J’ai donc à mon tour tenté de relever, dans les services que j’ai traversé, les différentes sources de bruits et leurs récurrences. De ces constatations est apparue une suite de questionnements sur l’hôpital en tant que lieu de repos. Autour de discussions, j’ai donc soumis la notion de nuisances sonores aux différents patients et équipes soignantes que je rencontrais. J’ai été surpris de la spontanéité et de la régularité des constats allant dans le sens que les bruits parasitaires seraient bien présents à l’hôpital et qu’ils pourraient nuire à la fois aux patients et aux équipes soignantes. A contrario, mes observations m’ont mené à constater qu’il existe des situations où le bruit peut toutefois se révéler utile, voire indispensable.
Partant de là, un questionnement se met en place et peut revêtir plusieurs aspects : une limitation du bruit est elle possible ? Est-ce un objectif infirmier au même titre que le confort physique, et psychologique d’un patient hospitalisé ? Les bruits parasitaires ne sont ils pas également délétères pour le bien être et le travail des équipes soignantes ? Que penser de l’aspect sécurisant des bruits chez les patients socialement isolés ? Quelles sont les différentes ambiances sonores qu’une infirmière doit gérer au sein d’un service hospitalier ? Ma question de départ a donc été : en quoi la gestion des ambiances sonores au sein d’un service hospitalier permettrait d’une part l’amélioration de la prise en soins et la convalescence des patients et d’autre part serait profitable au travail des équipes soignantes ? »
Lire le TFE « Les incidences du bruit à l’hôpital »
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Bernadette FABREGAS
rédactrice en chef Infirmiers.com
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