En juin 2014, Audrey Coupeau, alors étudiante en soins infirmiers à l'Institut de Formation en Soins Infirmiers du Centre Hospitalier du Mans (promotion 2011-2014) a soutenu avec succès son travail de fin d'études sur la thématique suivante : « La violence et sa répercussion sur la relation soignant-soigné ». Elle souhaite aujourd’hui le partager avec la communauté d’Infirmiers.com et nous l'en remercions.
Audrey débute ainsi son travail de recherche : « Selon Sartre, « la violence, sous quelque forme qu’elle se manifeste, est un échec ». Dans le cadre de son exercice aux urgences, l’infirmière est souvent confrontée à l’agressivité des patients. Ces derniers, pour de nombreuses raisons, peuvent avoir une réaction violente envers les soignants. Nous pouvons donc entendre que lorsqu’un patient a une réponse agressive, il y a eu échec dans la prise en charge, échec dans l’écoute des besoins, des attentes. Le patient n’a pas réussi à exprimer ses difficultés, sa détresse autrement que par la voie de la violence. Cette réponse est souvent difficile à comprendre pour les soignants, étant donné qu’ils cherchent toujours à faire pour le mieux, pour chacune des personnes se présentant à eux. De ce fait, la relation soignant-soigné est différente pour les infirmières et il leur faut donc accepter le comportement du patient bien qu’elles ne le comprennent pas. À partir d’une situation d’agressivité lors d’un stage en médecine et de lectures autour de la violence à l’hôpital, je me suis questionnée sur l’impact de la violence aux urgences. À la suite de ce questionnement, j’ai effectué des recherches théoriques afin d’étayer mon cadre conceptuel. J’ai réalisé des entretiens auprès d’infirmières des urgences. Après analyse de ces données et confrontation avec celle du cadre théorique, j’ai construit ma question de recherche : En quoi l’agressivité des patients envers les soignants au service d’accueil des urgences a-t-elle une répercussion sur la qualité de la relation soignant-soigné ?
Aujourd’hui, l’hôpital fait partie des lieux connus de tous et est intégré dans les paysages urbains. Il est même au cœur de la cité dans de nombreuses villes, facilitant ainsi son accès pour venir se faire soigner à toute heure du jour ou de la nuit. À la suite des recherches menées, il est difficile de contester l’augmentation du nombre de violences. Ces violences touchent aussi bien notre société que l’hôpital : ce lieu de soins autrefois sanctifié n’est aujourd’hui plus épargné. Les urgences, première porte de l’hôpital sur l’extérieur, sont fortement touchées par ce phénomène. Les soignants y travaillant se sentent souvent démunis par rapport à cette violence et ne savent souvent plus quoi faire pour la contenir. L’agressivité du patient entraîne bien des répercussions sur le plan organisationnel mais surtout sur le plan relationnel. Cependant, les soignants, avec leur attitude bienveillante, empathique, d’écoute, tentent de maintenir autant que possible une relation soignant-soigné de qualité afin que le patient reçoive les soins appropriés à son état. Mais cette augmentation d’actes de violence aux urgences ne peut-elle pas épuisée les soignants ? »
Lire le TFE - La violence et sa répercussion sur la relation soignant-soigné
Aurélie TRENTESSE Journaliste Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com
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