Sur le forum d'Infirmiers.com, Francis explique pourquoi il a arrêté ses études d'infirmier à l'issue de sa première année. Certains passages ne sont bien sûr pas à prendre au pied de la lettre...
Ancien étudiant d'une fac de l'est, j'étais en 3e année de licence de gestion, mais je commençais à trouver le temps long. En effet, j'exerçais durant le week-end divers petits boulots (mc do, usine), et je me demandais si demain, ma filière m'amènerait à autre chose qu'à cela. Par le plus grand des hasards, j'ai assisté à une session d'information à la fac sur le métier d'infirmier, organisée par l'Institut de formation en soins infirmiers (IFSI) dans lequel je suis en train de dépérir. Nous avons eu droit à une super présentation Powerpoint, des infirmiers et infirmières heureux et souriants qui m'ont bien vanté le produit et une directrice d'IFSI qui nous achève en nous parlant du LMD, la recherche infirmière, l'Ordre, le Québec.
Sentant un peu l'arnaque, je regarde vite fait sur internet et oui, il était, non pardon, il est toujours marqué ça et là, que nous aurons une licence à la fin du cursus. Que le plein emploi est toujours d'actualité, qu'après on peut poursuivre vers un master (ça n'a l'air de rien mais quand on sort de la fac on aime bien ce genre de cursus "complet"). Bon j'avoue que j'ai fait la feignasse et je n'ai pas lu les petits astérisques. En fait, je n'ai rien lu. J'ai juste vu que OUI, c'était possible et puis, ben, j'étais sur mon portable, c'était le moment ou jamais. Donc bingo, je m'inscris direct. Donc concours réussi, Licence en poche, un bilan au Pôle emploi pour être sûr que je choisis la bonne filière (test de compatibilité avec le métier 98 % !!!!!!!!!!!!). Allez hop, roulez jeunesse, septembre arrive et...
Punaise l'uppercut dans la tronche !
Non sérieux, mentalité spéciale maternelle entre étudiants. Entre les « ratés de médecine » les « morfales » qui ne partagent pas ce qu'ils trouvent (mon précieux), celui qui bosse tout seul, celle qui passe sa journée dans le bureau du formateur, le formateur qui raconte sa vie... Puis les stages... Non mais sérieux, tu commences direct par un Ephad, puis un deuxième stage dans un Ehpad, puis le troisième dans... un Ehpad alors que d'autres font leur stage en chir... Alors je cherche la logique mais là je ne la trouve pas. Et puis, même en usine je carburais moins que dans les maisons de retraite. Et enfin, l'infirmière qui te regarde de haut (comment, tu ne sais pas ça ? Comment, t'as pas ton matériel ? ), l'AS qui rate cinq fois de suite son concours d'infirmière et qui t'en veut, tu ne sais pas pourquoi. C'est ainsi que tu termines à un étage de 15 résidents pour toi tout seul histoire de te responsabiliser... L'infirmière 1 qui te dit « tu dois faire tel soin comme cela » et l'infirmière 2 qui s'énerve en te disant qu'il ne faut surtout pas faire comme ça mais comme cela... Alors j'ai sans doute dû rater un truc ou même plusieurs.
Au passage je suis quand même tombé sur des gens sympa, notamment un bon pote infirmier qui m'avait dit "tu verras, infirmier c'est pas fait pour toi (merci maman de m'avoir fait aussi têtu).
Mais j'avoue que je suis extrêmement déçu par la formation et par le métier. C'est à 100 000 lieues de ce que j'imaginais. Je garde quand même une bonne image du métier. J'avoue que ce n'est pas facile. J'ai tout de même pris mon attestation de première année. On ne sait jamais, ça pourrait me servir.
Je tiens tout de même à remercier la communauté pour ses conseils que j'ai lus indirectement. Bon courage pour ceux qui poursuivent. Moi je me suis déjà retrouvé à terre, je dépose les armes et sors le drapeau blanc.
Je garde cette année de formation comme une bonne expérience. Infirmier, comme n'importe quel autre métier, demande un peu plus que la réussite d'un concours. J'ai validé ma première année en travaillant,certes, mais l’échec c'est surtout continuer quand on a perdu la foi.
Francis Ancien étudiant en soins infirmiers
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