Le TFE s'apparente à un puzzle qui vous donne une vision plus globale que si vous regardiez chaque pièce prise individuellement. Mais que faites-vous lorsque vous construisez un puzzle ? Vous regardez le modèle pour orienter un peu l’endroit où vous allez emboîter votre pièce. Pour le TFE, c’est la même chose, il faut avoir en tête l’image finale de votre travail, c'est-à-dire le plan. Ce dernier est en effet essentiel puisqu’il structure votre pensée.
Depuis de nombreuses années et malgré les réformes successives de la formation des infirmiers et infirmière s , la dernière en date étant celle de 2009, le Travail de Fin d’Etudes (TFE) ou Mémoire reste parmi les exigences à satisfaire pour obtenir son Diplôme d’État (DE). Il a bien sûr évolué, les compétences qu’il doit valider ayant été définies différemment au cours du temps. Si la plupart des étudiants redoutent de l’écrire, il faut comprendre, pour en avoir moins peur, que ce n’est qu’un exercice de style : la simple application d’une méthodologie structurante de l’information et de la connaissance.
Le principe du puzzle
Il s’agit de faire un puzzle, dont vous déterminez vous-même la forme et la couleur des pièces. L’image du puzzle est intéressante puisque l’on vous demande d’avoir un fil conducteur du début à la fin, quelque chose qui relie les différentes parties entre elles. Sur une pièce d’un puzzle, il y a un morceau de l’image située sur une autre pièce qui s’emboîte parfaitement à elle…
L’assemblage des pièces conduit à la vision d’une image d’ensemble, globale. Le TFE s'apparente donc à un puzzle qui vous donne une vision plus globale que si vous regardiez chaque pièce prise individuellement. Mais que faites-vous lorsque vous construisez un puzzle ? Vous regardez le modèle pour orienter un peu l’endroit où vous allez emboîter votre pièce. Pour le TFE, c’est la même chose, il faut avoir en tête l’image finale de votre travail, c'est-à-dire le plan. Ce dernier est en effet essentiel puisqu’il structure votre pensée. Nul besoin de réfléchir indéfiniment pour le trouver, puisqu’il est suggéré, parfois un peu développé et même imposé par les directives que vous recevez des IFSI.
Trois types de plans possibles
Il y a seulement trois types de plans qui répondent aux exigences des différents IFSI.
PLAN 1
Introduction
I- De la situation d’appel à la question de départ
- Description de la situation d’appel
- Analyse, questionnement
- Recherches préliminaires
3.1- Piste 1
3.2- Piste 2
3.3- Piste 3 : pré-enquête exploratoire
a-Choix et construction de l’outil
b-Choix des lieux et des populations
c-Modalités de réalisations
d-Synthèse des données recueillies - Problématique et question de départ
II- Cadre conceptuel cadre de référence
- Concept 1
1.1-Sous thème 1
1.2-Sous thème 2 - Concept 2
2.1-Sous thème 3
2.2-Sous thème 4 - Concept 3
3.1-Sous thème 5
3.2-Sous thème 6 - Problématique, question de recherche, hypothèse
III- Enquête de terrain
- Présentation du dispositif et des modalités d’enquête
1.1-Choix et construction de l’outil d’enquête
1.2-Choix des lieux et des populations
1.3-Modalités de réalisations
1.4-Traitement des données recueillies - Analyse des données recueillies
2.1-Thème 1
2.2-Thème 2
2.3-Thème 3 - Synthèse, limites et apports
Conclusion
Bibliographie
Annexes
PLAN 2
Introduction
I- De la situation d’appel à la question de départ
- Description de la situation d’appel
- Analyse, questionnement
- Problématique et question de départ
II- Cadre conceptuel cadre de référence
- Concept 1
1.1-Sous thème 1
1.2-Sous thème 2 - Concept 2
2.1-Sous thème 3
2.2-Sous thème 4 - Concept 3
3.1-Sous thème 5
3.2-Sous thème 6 - Problématique, question de recherche, hypothèse
III- Enquête de terrain
- Présentation du dispositif et des modalités d’enquête
1.1 Choix et construction de l’outil d’enquête
1.2 Choix des lieux et des populations
1.3 Modalités de réalisations
1.4 Traitement des données recueillies - Analyse des données recueillies
- Synthèse, limites et apports
Conclusion
Bibliographie
Annexes
PLAN 3
Introduction
I- De la situation d’appel à la question de départ
- Description de la situation d’appel
- Analyse, questionnement
- Recherches préliminaires
3.1- Piste 1
3.2- Piste 2
3.3- Piste 3 : pré-enquête exploratoire
a-Choix et construction de l’outil
b-Choix des lieux et des populations
c-Modalités de réalisations
d-Synthèse des données recueillies - Problématique et question de départ
II- Cadre conceptuel cadre de référence
- Concept 1
1.1-Sous thème 1
1.2-Sous thème 2 - Concept 2
2.1-Sous thème 3
2.2-Sous thème 4 - Concept 3
3.1-Sous thème 5
3.2-Sous thème 6
III- Problématique synthèse et apports
- Problématique, question de recherche, hypothèse
- Synthèse et apports
Conclusion
Bibliographie
Annexes
Les directives qui comportent 5, 6, 7 parties rassemblent en fait les passages obligés que doit contenir le TFE, mais un plan en 5, 6 ou 7 parties, n’est pas un plan véritablement construit et synthétique. Un bon mémoire universitaire, puisque c’est bien vers là que la nouvelle réforme nous conduit, comporte 2 ou 3 parties. Ce qui n’empêche nullement que ces parties contiennent les 5, 6, 7 passages obligés mentionnés dans les directives… Ces parties doivent être équilibrées, surtout pour le Plan 1, c’est-à-dire comporter à peu près le même nombre de pages… Quoi qu’il en soit, il faut répondre aux exigences et l’adoption d’un plan en 3 parties est un bon moyen de s’assurer un minimum de sécurité.
- Le Plan 1 est le plus complet, le plus long, il exige à la fois des recherches exploratoires préliminaires et une pré-enquête dans la première partie pour ensuite formuler la problématique et la question de départ et une enquête de plus grande importance en dernière partie.
- Le Plan 2 passe directement de l’analyse, questionnement à la problématique question de départ. Il n’y a pas de recherches exploratoires préliminaires ni de pré-enquête, mais l’élaboration de la problématique exige que vous les fassiez, au moins succinctement pour enrichir la problématique.
- Le Plan 3 exige des recherches préliminaires et une pré-enquête, mais pas d’enquête de terrain en dernière partie. En revanche, il demande d’élaborer une problématique finale enrichie de tous les éléments du TFE, qui se termine alors par la question de recherche et une ou plusieurs hypothèses. Il demande ensuite une dernière partie, synthèse, limites et apports personnels et professionnels.
Des différences qui sont l’expression des choix pédagogiques des IFSI et qui ne doivent pas décourager. En effet, ces diverses exigences sont dépendantes de choix pédagogiques que font les IFSI et sont le reflet d’un niveau attendu en termes de complétude, de recherche et de rédaction. Néanmoins, il utile de savoir, que chaque Plan, renvoie à des parties des deux autres et que même si elles n’y apparaissent pas formellement, elles demandent autant de travail. Avec du recul, on voit que les exigences du Plan 2, valorisent les savoir-faire d’élaboration de problématique et de mise en œuvre d’un dispositif de recherche à égale importance. Le Plan 3 valorise surtout l’élaboration d’une problématique, tandis que la mise en œuvre d’un dispositif de recherche est certes évaluée mais de manière peu exigeante. Le Plan 1 valorise autant l’élaboration d’une problématique que la mise en œuvre d’un dispositif de recherche, il incite pourtant à une recherche plus fouillée que les Plans 2 et 3. Il est ce vers quoi la réforme nous demande de tendre…
L’effort de structuration est très important, tous les sujets peuvent se décliner selon ces 3 plans. Le simple fait de suivre l’un de ces plans, démontrera l’effort que vous avez fait pour structurer votre pensée. L’universitarisation de la formation incite à adopter une posture, une méthodologie, une technique d’approche des sujets qui ne s’invente pas et qui est largement diffusée. Alors pourquoi ne pas se laisser guider ?
De la même manière que vous appliquez un protocole de soins, vous devez appliquer un protocole de recherche, si on peut s’exprimer ainsi. Ce protocole comporte des étapes, des points de vérification de la bonne réalisation des étapes précédentes, un début et une fin. La difficulté réside en ce que les objectifs pédagogiques des IFSI, les incitent à vouloir que vous découvriez par vous-mêmes ce qui constitue la structuration d’un travail de recherche et vous conduisent ainsi, à découvrir au fur et à mesure l’image finale du puzzle que vous êtes en train de faire et à laquelle votre travail doit correspondre, alors qu’elle existe déjà en trame.
Les grilles d’évaluation, lorsqu’elles sont données, comportent des indications essentielles sur le contenu du travail attendu, qu’il vous appartient de décoder pour y répondre de manière structurée. Le problème reste donc entier pour ceux qui ont des difficultés à structurer leur pensée et le fait de suivre l’un de ces plans, académique et presque universel, vous tirera de l’angoisse de la page blanche.
« Le TFE est la démonstration que vous êtes capable de prendre du recul par rapport à un sujet, en vous documentant et en ordonnant votre pensée et vos idées et de confronter ce travail à la réalité de terrain par une enquête. »
Le Plan : reflet de la rigueur et de la clarté de l’esprit de l’auteur
Que regardent les jurys lorsqu’ils doivent apprécier un certain nombre de mémoires ? La première chose qu’ils lisent est le Résumé, s’il y en a un en quatrième de couverture, ensuite le Sommaire, qui témoigne du premier coup d’œil de la rigueur et de la clarté de la pensée de l’auteur. Ensuite, ils lisent l’Introduction, la ou les problématiques, la partie Synthèse, limites et apports et la Conclusion. C’est-à-dire que la lecture d’environ six pages de votre mémoire, détermine d’emblée l’appréciation de la totalité du travail : mauvais, moyen, bon, très bon ou excellent. Il est donc primordial de soigner particulièrement ces parties et il y a une méthodologie pour chacune d’elles.
Adopter un plan académique, c’est placer le fil de sa pensée dans un guide structurant, qui permettra de ne pas vous écarter de l’exercice auquel vous êtes convié. Même si les titres des différentes parties peuvent être personnalisés en fonction du thème de la recherche, leur contenu doit correspondre à celui des parties du plan académique.
Le mémoire est un exercice de style, dans n’importe quel domaine et à n’importe quel niveau de formation que l’on se trouve, même les plus élevés. Le TFE est la démonstration que vous êtes capable de prendre du recul par rapport à un sujet, en vous documentant et en ordonnant votre pensée et vos idées et de confronter ce travail à la réalité de terrain par une enquête. Le Plan académique est un bon moyen de construire votre travail sur un canevas maintes fois éprouvé, une trame sur laquelle il ne vous reste plus qu’à broder, en choisissant les fils dont la couleur a le plus d’éclat par rapport à votre thème et en réalisant des motifs dont vous seul aurez déterminé les enlacements.
Marie ALESSANDRI
Consultant Formateur RH SANTE ZPC
Cadre de Santé
Master 2 Gestion des Ressources Humaines,Conditions de Travail, Compétences
Titre Professionnel RNCP Niveau I
Gestionnaire d’établissements médicaux et médico-sociaux
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