En novembre 2013, Justine Fadel, alors étudiante en soins infirmiers à l'Institut de Formation en Soins Infirmier des Diaconesses de Reuilly (promotion 2010-2013) a soutenu avec succès son travail de fin d'études sur la thématique suivante : « L’âge des soignants en psychiatrie ». Elle souhaite aujourd’hui le partager avec la communauté d’Infirmiers.com et nous l'en remercions.
Justine débute ainsi son travail de recherche : « C’est lors de ma troisième année de formation à l’IFSI que j’ai eu l’occasion de faire un stage en psychiatrie. Ce stage m’a permis de découvrir un champ de compétences basé essentiellement sur la relation à l’autre et la bonne posture thérapeutique. J’étais très curieuse et motivée de découvrir ce domaine d’exercice du rôle infirmier, qui m’a toujours fascinée.
J’ai eu l’occasion de découvrir trois lieux, donc trois prises en charge différentes grâce à la structure qui m’avait accueillie. Le premier, un centre d’accueil permanent en intra-hospitalier pendant 4 semaines, puis un centre médical psychologique pendant 4 semaines et enfin un hôpital de jour en extra-hospitalier pendant 2 semaines.
Ma situation de départ m’a amenée à me poser en tant que professionnelle. Dans cette situation, j’ai constaté m’être sentie plus proche de ce que pouvait ressentir la patiente et ne pas avoir compris l’attitude de l’infirmière. L’infirmière, probablement mère, me fait me questionner sur l’âge des soignants. Quelle a été la part d’influence de l’âge de l’infirmière dans la relation ? En quoi l’âge du soignant influence t-il la relation soignant-soigné ? Je me demande comment soigne-t-on à l’hôpital psychiatrique ? Je pense que les soignants soignent avec leur propre identité, dans ce cas là, l’infirmière est allée parler à la mère, se sentant peut-être plus proche et se méfiant peut-être des adolescents. Alors comment, face à de jeunes adultes de mon âge, je peux me positionner ?
C’est à travers mes nombreuses relectures et l’analyse de mon cadre conceptuel que je me suis rendue compte que ce qui m’intéresse, c’est de comprendre en quoi l’âge du soignant influence la prise en charge des adolescents dans un contexte d’hospitalisation en psychiatrie.
Je pense qu’en psychiatrie, plus que dans d’autres structures, l’infirmier travaille avec son identité personnelle et professionnelle. Et moi, en tant que jeune adulte, comment puis-je me positionner ?
En fait mon sujet, posé tel quel ne me permet pas de répondre à la question moi-même, n’étant pas encore professionnelle. La psychiatrie est un domaine très riche humainement, et nous permet en tant que soignant d’apprendre énormément sur nous même, sur nos limites, nos points faibles et nos points forts. La relation nous permet de nous construire mais peut aussi nous mettre en danger. Elle permet de nous confronter à nous même. L’important pour un soignant est d’apprendre à s’écouter et à se faire confiance. La relation humaine est basée sur un échange vrai, c’est-à-dire qu’elle nous engage. C’est donc au soignant de décider quelle part d’implication il est prêt à investir. Le tout forme un équilibre avec lequel il est possible de travailler. Cependant, malgré nous, des situations où les patients font des transferts forts émotionnellement nous mettent en difficulté. C’est par l’expérience que l’on peut faire face plus facilement à des situations complexes.
Lire le TFE « L’âge des soignants en psychiatrie »
Aurélie TRENTESSE Rédactrice Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com
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