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ADMISSION EN IFSI

Admission en Ifsi en 2019 : nouveau point d'étape

Publié le 28/05/2018

Stéphane Le Bouler, chargé de la mission sur l'universitarisation des formations paramédicales et de maïeutique, nous livre quelques éléments qui font aujourd'hui consensus sur la question de l'admission en institut de formation en soins infirmiers à compter de la rentrée 2019 avant que les tutelles ne communiquent de façon plus officielle dans quelques temps.

Les modalités pour l'entrée en Ifsi en 2019 se précisent, entre Parcourssup et mesures transitoires.

Le processus d'universitarisation des formations en santé est réellement en action, annoncé comme opérationnel dans toutes les formations et sur l'ensemble du territoire à compter des rentrées 2018 et 2019. Le comité de suivi, installé le 14 mars dernier par Agnès Buzyn et Frédérique Vidal suite aux recommandations de Stéphane Le Bouler, responsable du projet, poursuit son travail avec des points d'étape réguliers. Parmi les premiers objectifs prioritaires faisant l'objet de groupes de travail spécifiques, il y a la simplification des modalités d'admission dans les formations et notamment celle dans les instituts de formation en soins infirmiers.

Si la question de l'admission en Ifsi pour la rentrée 2019 interroge , suite à la troisième réunion du comité de suivi le 15 mai dernier, un certain nombre d'hypothèses font aujourd'hui l'objet, selon Stéphane Le Bouler, d’un très large consensus tant du côté des représentants des étudiants, des directeurs d’établissement, des fédérations d’employeurs, des universités, des régions… L’insertion des formations en Ifsi sur ParcourSup (pour les néo-bacheliers et étudiants en reconversion) se fera, conformément à la loi, en 2019 et sera l’occasion d’une transformation des modalités d’admission. La philosophie générale est de s’appuyer sur l’ensemble des dispositions et propriétés de Parcoursup et de la loi relative à l’orientation et à la réussite des étudiants, avec un très gros effort à faire sur la représentation de la profession, sur la préparation de l’orientation, qui concerne à la fois les lycéens et les équipes pédagogiques du lycée (dont les liens devront considérablement se resserrer avec les équipes des Ifsi) de façon à utiliser au mieux les propriétés et les outils du dispositif Parcoursup (projet d’orientation motivé de l’élève, avis eux aussi motivés des équipes du lycée…) souligne le chargé de mission.

L’insertion des formations en Ifsi sur ParcourSup (pour les néo-bacheliers et étudiants en reconversion) début 2019 est actée et sera l’occasion de transformer les modalités d’admission.

Le Comité d'Entente des Formations Infirmières et Cadres (Cefiec)  qui fait partie du groupe de travail a notamment présenté nombre de préconisations qui mettent en lumière de saines et légitimes interrogations. Qui veut-on accueillir dans cette formation en soins infirmiers ? A quels motifs d’intérêt général veut-on répondre ? Comment prendre en compte l’hétérogénéité des établissements secondaires dans leur façon d’évaluer ? Comment évaluer des compétences telles que l’empathie sur le dossier scolaire ? Stéphane Le Bouler poursuit, les conditions d’admission dans ce même calendrier pour ce public se feront donc sur dossier dès 2019, avec possibilité d’un entretien optionnel. Le Cefiec de son côté s'interroge : l’oral d’admission doit-il être maintenu ? Il permettrait, certes, de disposer d’un regard de professionnels sur le candidat, sa représentation du métier, son bagage en termes de connaissances théoriques, ses capacités relationnelles et comportementales, mais pourrait également dépendre de la robustesse de la procédure d’examen des dossiers.

De plus, le Cefiec souligne que le rôle des Ifsi doit à l’évidence être maintenu dans le processus d’admission, car ils sont garants du regard métier. Stéphane Le Bouler ne dit pas le contraire, les équipes au sein des Ifsi seront bien entendu, comme cela vaut dans toutes les formations, en première ligne pour l’examen des dossiers de candidatures, qu’il faudra organiser sur un périmètre géographique pertinent pour un maximum d’efficacité et d’efficience comme cela se fait déjà dans un certain nombre de territoires où les Ifsi se sont regroupés pour gérer les actuels concours.

Les néo-bacheliers constituent environ 20% des étudiants en IFSI (âge moyen d’entrée en IFSI : 23,3 ans), auxquels s’ajoutent un petit tiers d’étudiants ayant fait une préparation au concours après le bac. La diversité des recrutements est essentielle à maintenir selon le Cefiec.

Autre réalité, la grande hétérogénéité des parcours candidats au concours infirmier. De fait, souligne Stéphane Le Bouler, les voies classiques d’admission pourraient être maintenues dans un premier temps pour les professionnels en reconversion ou en promotion professionnelle (aides-soignants). Un travail va être conduit sans délai sur ce sujet mais les choses peuvent être dissociées par rapport à l’évolution concernant les néo-bacheliers. Quid des candidats ayant fait une préparation au concours ? A titre transitoire, une possibilité d’admission classique par concours pourrait être maintenue en 2019 pour ceux qui auraient fait une préparation en 2018-2019 ou antérieurement. Alternative : cette préparation pourrait être valorisée dans une admission sur dossier explique le chargé de mission.

La participation constructive de l'ensemble des acteurs concernés , et en premier lieu les représentants des étudiants, des écoles et des instituts, des universités et des régions, est plus que jamais nécessaire

On le constate donc, de nombreuses questions techniques attachées à ces différentes pistes se posent donc maintenant. Stéphane Le Bouler poursuit, elles seront traitées dans des formations de travail restreintes mises en place dans les prochains jours sur, par exemple, la rédaction des attendus, l’élaboration des procédures d’examen des dossiers, l’élaboration de dispositifs de consolidation des acquis… Une fois que tous ces éléments auront été instruits, les ministres auront l’occasion de communiquer sur ce sujet et sur les autres chantiers, notamment celui de la qualification des enseignants-chercheurs, via la création de sections du Conseil national des universités.

Pour mémoire, à l'occasion des 73e Journées nationales d'études du Cefiec qui se dérouleront à Strasbourg début juin , une « Tribune formation en santé et université » réunira le 6 juin Martine Sommelette, présidente du Cefiec, Stéphane Le Bouler, Isabelle Richard, conseillère santé auprès du MESRI (ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation) , Ludivine Gauthier, présidente de la Fnesi (Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers) et Jane-Laure Danan, présidente de Fine Europe (European Federation of Nurse Educators). Nous y serons également pour en rendre compte.

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com