Lors d’un point presse en compagnie de François Angoulvant, pédiatre et membre de la société française de pédiatrie, et Odile Launay, infectiologue et membre du comité vaccin Covid-19, Olivier Véran a tenu à faire un point sur la quatrième vague épidémique qui frappe la France ainsi que sur la situation vaccinale. Rappelant que cette nouvelle vague est due au variant Delta, plus contagieux et dont la durée d’incubation est plus rapide
, il a précisé qu’après une rapide augmentation des cas enregistrée au début du mois de juillet, l’épidémie semble aujourd’hui se stabiliser, à hauteur de 20 000 nouveaux cas détectés par jour. Actuellement, 11 000 Français seraient hospitalisés, dont 2 200 en soins critiques pour 1 200 personnes en réanimation. C’est trois fois moins que lors de la première vague
, a-t-il souligné. La raison : la vaccination massive de la population [qui] nous a collectivement protégés
, car elle préserve efficacement des formes graves du Covid et des hospitalisations. Il s’agit toutefois de demeurer vigilants, a-t-il martelé, notamment car le retour des vacances et la rentrée des classes qui se profile suscitent des inquiétudes. Aux Antilles, en revanche, le taux d’incidence, le nombre d’hospitalisations atteignent des chiffres inégalés
, a-t-il relevé, déplorant les dégâts sanitaires considérables que provoque la quatrième vague dans ces territoires d’Outre Mer, notamment chez les plus jeunes (pour lesquels le taux d’incidence est de 4 000 cas pour 100 000 habitants), où les réticences à la vaccination demeurent fortes. Plusieurs semaines seront encore nécessaires avant que la pression induite par le virus ne se stabilise. Aussi décision a-t-elle été prise de repousser la rentrée scolaire au 13 septembre.
Le ministre de la Santé a également réaffirmé l’objectif fixé par le gouvernement de 50 millions de vaccinés à la fin août, avec une volonté affichée de renforcer "l’aller vers" pour atteindre les plus fragiles qui n’auraient pas encore eu accès à la vaccination. C’est un enjeu de justice sanitaire
, a-t-il défendu, saluant le bon résultat
de la France en matière de campagne vaccinale, que nous devons à la mobilisation historique de nos soignants, de nos pompiers, de nos bénévoles, des ARS et de nos préfets
. Ont été également reprécisées les modalités entourant la 3ème dose de vaccin, fixées à la suite de l’avis rendu par la Haute Autorité de Santé
. Pour rappel, seront ainsi concernées les personnes de plus de 65 ans et celles atteintes de maladies et de comorbidités qui les rendent vulnérables aux formes sévères du virus, soit en tout 18 millions d’individus. La campagne débutera entre le 10 et le 15 septembre dans les EHPAD ; pour les autres, il sera possible de prendre rendez-vous dès le 1er septembre
. Seuls les vaccins à ARNm (Pfizer et Moderna) seront utilisés pour cette injection de rappel. Chez les plus jeunes, Olivier Véran a noté que 40% des 12-17 ans n’étaient pas encore vaccinés. À cet égard, il a rappelé qu’un dispositif de vaccination serait mis en place dans les collèges, lycées et universités afin d’en faciliter l’accès pour ces populations. La vaccination des moins de 12 ans, elle, n’est pas à l’ordre du jour, les études réalisées sur cette catégorie d'âge étant en cours et les résultats n’étant pas attendus avant plusieurs mois. Le variant Delta est plus contagieux, mais sa sévérité en pédiatrie est analogue à celle des autres variants
, a toutefois tenu à rassurer François Angoulvant. Quant à la vaccination des soignants, elle a fait un bon spectaculaire depuis le 12 juillet
, seuls 10% des professionnels concernés par la vaccination obligatoire n'ayant pas encore reçu une injection. Le refus du vaccin ne donnera lieu à aucun arrêt maladie
, a-t-il néanmoins prévenu. Le sujet est trop important pour la santé de nos concitoyens. Se faire vacciner, c'est respecter le travail incommensurable des collègues soignants.
Enfin, concernant le pass sanitaire, Olivier Véran n’exclut pas de le voir prolongé au-delà du 15 novembre, date butoir fixée actuellement par le gouvernement, si le Covid ne disparaissait pas de nos vies dans les trois prochains mois
. Auquel cas, sa prolongation devra alors faire l’objet d’un débat parlementaire.
La Rédaction Infirmiers.com
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