Comme l’avait indiqué
Olivier Véran samedi 19 décembre, la Haute Autorité de Santé (HAS) s’est prononcée sur la vaccination anti-Covid pour les enfants de 5 à 11 ans. Dans un contexte épidémique marqué par une cinquième vague et l’émergence du variant Omicron, elle estime ainsi que le vaccin Pfizer peut être utilisé à partir de l’âge de 5 ans
. Pour rappel, l’utilisation de la vaccination est recommandée pour les enfants de 5 à 11 ans risquant de développer une forme grave
de la maladie ou vivant dans l’entourage de personnes immunodéprimées.
La vaccination conseillée, mais pas obligatoire
Les formes sévères de Covid touchent rarement les enfants, mais lorsque c’est le cas, 80% d’entre elles touchent des enfants sans comorbidités
, a indiqué Lise Alter, directrice de l’évaluation et de l’accès à l’innovation, en introduction, précisant que l’émergence du variant Omicron, plus contagieux, risque d’entraîner une augmentation du nombre de ces formes graves. Or, chez les 5-11 ans, le vaccin Pfizer s’avèrerait efficace à 90% contre les formes symptomatiques. L’agence propose que les parents qui le souhaitent puissent faire vacciner leur(s) enfant(s) âgés de 5 à 11 ans à compter de la mise à disposition des doses en formulation pédiatrique
, mais sans rendre la vaccination exigible ni obligatoire
, faisant ainsi écho à l’avis rendu
vendredi 17 décembre par le Comité d’éthique, et en préconisant qu'elle s'effectue dans le cadre d'une décision médicale partagée. Selon la HAS, 5,77 millions d’enfants sont concernés. Elle recommande par ailleurs de privilégier les collégiens de moins de 12 ans et de réaliser en amont de la vaccination un TROD sérologique en l’absence d’antécédent connu de Covid-19 afin de juger de la pertinence de l’administration d’une deuxième dose. Si celle-ci s'avère nécessaire, elle recommande un délai de 21 jours entre l'administration des deux doses de vaccins. Pour rendre son avis, l’agence s’est appuyée à la fois sur les données transmises par le laboratoire Pfizer, qui a mené une étude sur 3 000 enfants de cette classe d’âge, et sur celles de pharmacovigilance transmise par la FDA, l’autorité sanitaire américaine, qui prend en compte 7 millions d’enfants ayant eu une dose et 2 millions ayant reçu un schéma vaccinal complet. D’après ces données, le vaccin demeure sûr pour cette population, seuls 8 cas avérés de myocardites ayant été remontés.
Un bénéfice collectif attendu
Si la HAS juge le rapport bénéfice/risque favorable à titre individuel, elle estime que la vaccination aura également un impact collectif positif, notamment car elle permettra, en freinant la circulation de la maladie, de limiter les fermetures de classes
. Nous savons que les fermetures des écoles ont un impact psychologique chez les enfants, et qu’elles aggravent les inégalités sociales
, a souligné de son côté Patricia Minaya Flores, cheffe du service évaluation en santé publique et évaluation des vaccins. L’agence indique de plus que, si la vaccination n’aura que peu d’effet sur la vague actuelle dont elle ne permettra a priori pas de limiter l’ampleur, elle aura en revanche un impact sur les éventuelles vagues ultérieures.
Un travail d'information
Reste désormais à convaincre les parents. Selon une enquête réalisée par la HAS auprès des parties prenantes, dont l'Union nationale des associations familiales, différentes associations de parents et l’Education nationale, 62% des parents seraient en effet plutôt défavorables à la vaccination de leurs enfants. Elle insiste donc sur l’importance, pour les professionnels de santé, pédiatres et médecins traitants en tête, de délivrer des informations claires aux familles sur l’intérêt de la vaccination. Nous sommes conscients qu’il y un long chemin d’informations pédagogiques à faire. L’acceptation est un critère qui évolue dans le temps
, a conclu Patricia Minaya Flores.
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